Retrait de peinture contenant de l'amiante et/ou du plomb et/ou du chrome (VI) sur des ponts métalliques
Bonjour à tous,
Suite à des difficultés rencontrées sur nos chantiers de désamiantage en zone fermée hermétiquement en Belgique, je souhaitais vous poser la quesion suivante :
Quelle(s) technique(s) les entreprises (de désamiantage) utilisent-elles en France pour retirer la peinture contenant de l'amiante et/ou du plomb et/ou du chrome (VI) recouvrant des ponts métalliques composés notamment de nombreux rivets (ou boulons), de renforts et de congés de raccordement ?
Merci beaucoup d'avance pour vos retours d'expériences :-)
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Bonjour Monsieur Dirix,
Je vous mets un lien pour télécharger un guide récent sur la problématique "TRAVAUX DE PEINTURE ANTICORROSION EN CONTEXTE PLOMB", édité par la filière peinture anticorrosion en France : https://www.filiere-peinture-anticorrosion.fr/lancement-du-guide-des-travaux-de-peinture-anticorrosion-en-contexte-plomb/
Ce n'est qu'une contribution partielle pour répondre à votre question. Je vais relayer celle-ci auprès de notre présente communauté mais aussi à des collègues experts de l'antico au Cerema, afin que vous obteniez des réponses plus complètes.
Bien cordialement,
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Bonjour,
Je peux vous donner notre expérience (DIR Méditérranée) relative aux travaux de peinture du viaduc de Martigues.
L'ensemble du chantier se fait dans ce chantier sous conditions plomb :
* Calfeutrement de la zone
* Décapage complet à la grenaille (adduction d'air, sas, etc...)
* Test en début de chantier systématique, puis par sondage afin de valider l'absence de plomb post décapage
* Sorti de la contrainte plomb de la zone
* soudage des fissures
* Mise en peinture
Si vous souhaitez des informations plus précises n'hésitez pas à me contacter.
Cordialement,
Pierrick POZZO
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Bonjour,
Il n'y a malheureusement pas de solutions simples et peu couteuses pour retirer les peintures contenant ces polluants.
Concernant l'amiante, nous recommandons de proposer en phase désamiantage le décapage UHP (classiquement autour de 3000 bars) comme solution alternative au décapage par projection d'abrasif lors de la rédaction des cahiers des charges. Cette technique, qui présente l'avantage de réduire la quantité de poussières auxquelles sont exposés les travailleurs, présente également beaucoup d'inconvénients, et en particulier l'impossibilité d'éliminer les anciens revêtements sur toutes les surfaces lorsque les ouvrages comportent de nombreuses complexités structurelles (faces arrière de raidisseurs, multiples faces des boulons, contour des rivets, cornières, ...).
C'est pourquoi, le décapage par projection d'abrasif sec, bien que plus émissif de poussières, est presque à 100% choisi par les entreprises d'application, au moins pour les deux raisons suivantes :
- Technique éprouvée dont le coût (prix au m²) est mieux maîtrisé, donc moins d'incertitude sur la marge financière de l'entreprise.
- Permet de décaper plus de surfaces que l'UHP (lance plus courte donc plus maniable, possibilité d'utiliser des buses coudées pour accéder aux surfaces difficiles d'accès --> à noter que c'est possible aussi avec le décapage UHP mais tenir la lance est une autre affaire et le risque pour l'opérateur augmente considérablement).
Avec cette technique, nous obtenons les meilleurs résultats en matière d'élimination des anciens fonds.
Classiquement, un chantier de réfection antico avec présence d'amiante se présente en deux phases :
- Travaux en contexte amiante (avec toutes les précautions hygiène-sécurité que cela implique : 5 sas, douche, temps de travail maximum et temps de pause à respecter, ...) : élimination des anciens fonds de peinture par projection d'abrasif sec.
- Travaux hors contexte amiante : balayage à l'abrasif sec pour éliminer l'oxydation flash et retrouver un degré de soin Sa 2,5 / application du système de peinture.
Concernant le plomb et autres métaux lourds, la réglementation est plus légère. Les entreprises privilégient aussi le décapage par projection d'abrasif sec pour éliminer les anciens fonds de peinture. Avec ces polluants, la présence de résidus difficiles à retirer (par exemple les contours de rivets) est plus tolérable.
J'ajoute que sur les points singuliers, présentant des difficultés d'accès permettant une élimination complète de la peinture, le décapage chimique par application d'une pâte retirée au riflard après 24h pourrait fonctionner, mais son coût et surtout le temps de traitement deviennent prohibitifs si les surfaces à traiter sont trop nombreuses.
Cordialement.
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Frédéric DUMORTIER
Spécialiste anticorrosion - Cerema
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Merci Monsieur Léglise. Ce guide me semble très intéressant.