Ralentisseur sur ouvrages d'art
Bonjour
Je suis confronté à des demandes d'aménagements de la voirie en vue de "pacifier" les différents usages du DP. Ainsi, il m'est proposé la mise en oeuvre de ralentisseurs de type plateau traversant en enrobés sur des tabliers d'ouvrages.
J'ai bien conscience que l'apport de 10 à 15cm d'enrobés présente des conséquences non négligeables sur le dimentionnement des appuis et de la charpente, toutefois je n'arrive pas à justifier les impacts liés à des enjeux dynamiques (freinage, choc à la montée ou descente du ralentisseur).
Avez vous des exemples, retours d'expérience sur ce sujet ? voire des recommandations ou attentions à partager ? connaissez vous de la litérature sur le sujet des ralentisseurs sur ouvrages ?
Merci de votre aide
Cordialement
Bonjour Eric,
Je me suis posé la même question Il y a peu... voici quelques pistes que je vous partage.
Outre les charges propres de l'aménagement et les chocs, prendre également en compte la question de l'évacuation des eaux de chaussée, qui peut être modifiée fortement par ce type d'aménagement (modification des bordures et fils d'eau, avaloirs...).
Réglementairement, concernant les ralentisseurs dos d'ane ou trapézoïdal, il y a l'annexe 3 du "Décret n°94-447 du 27 mai 1994 relatif aux caractéristiques et aux conditions de réalisation des ralentisseurs de type dos d'âne ou de type trapézoïdal" qui stipule assez clairement "L'implantation des ralentisseurs est également interdite en agglomération au sens du code de la route [...] sur ou dans un ouvrage d'art et à moins de 25 mètres de part et d'autre".
Des coussins berlinois, sont peut être moins pénalisants vis-a-vis des problématiques ci-dessus, ... Mais attention a leur fixation (si constitués d'élements caoutchouc) avec des chevilles qui pourraient altérer l'étanchéité...
Enfin, suivant la largeur de chaussée, des chicanes ou écluses sont peut être plus facilement envisageables pour modérer la vitesse et moins pénalisantes en terme de chocs?
Du point de vue strictement réglementaire, je ne sais pas ce qu'il en est pour ces coussins et écluses sur OA.
Cordialement,
Fabien
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Bonjour
outre la surcharge apportée par le ralentisseur , il y aussi le phénomène de vibrations et d 'effets dynamiques apportés par le passage et le franchissement des véhicules et notamment des poids lourds au droit de ces aménagements.
A ce titre , nous interdisons, sous nos routes départementales, les ralentisseurs sur les tabliers des ouvrages ainsi que 50 m de part et d'autre de ceux-ci
d'ailleurs le guide certu Guide des coussins et plateaux recommandent de ne pas installer ces dispositifs sur les ouvarges .
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Bonjour,
Peut se poser également la question de la viabilité hivernale sur des ponts qui auraient été équipés de ralentisseurs.
En outre, la présence d'un ralentisseur sur un pont serait très pénalisante lors des opérations de maintenance liées à la réfection de son étanchéité, puisqu'il faudrait nécessairement déposer l'aménagement.
On peut également mentionner que l'existence d'un ralentisseur pourrait gêner la réalisation de certains diagnostics sur l'ouvrage (passage de radars, etc).
Le rapport d'études Certu / Cete Normandie-Centre de 2009, intitulé "Les ralentisseurs : état de l’art et effets dynamiques", indique la même chose que ce qu'a mentionné Fabien :
"Les ralentisseurs sont interdits sur ou dans un ouvrage d'art et à moins de 25 mètres de part et d'autre de celui-ci."
Je pense que vous avez là matière à expliquer qu'il ne faut pas implanter de ralentisseurs sur vos ponts.
Cordialement,
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Merci beaucoup de vous être mobilisés et pour le partage des références bibliographiques. Je n'avais pas pensé à me pencher sur les règles d'usages des ralentisseurs eux mêmes.....
Et merci pour les apports complémentaires, qui me permettront de compléter ma démarche didactique auprès des aménageurs.
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Merci bcp Fabien pour ta contribution.