L’urbaniste français Marc Wiel écrivait il y a presque vingt ans que ville et mobilité forment un « couple infernal ». Un couple d’abord, indissociable, car l’histoire des villes est intimement liée à cette faculté qu’ont eue les personnes et les biens de s’y déplacer et d’y prendre place de manière plus ou moins durable. Ainsi, l’organisation de l’espace urbain conditionne fortement les pratiques de mobilité, et nos manières de nous déplacer influent en retour sur les organisations spatiales. Mais un couple infernal car se déplacer n’est jamais sans incidence sur l’environnement : congestion, pollution, bruit, accidents, conflits dans l’occupation de l’espace... C’est ainsi que la mobilité automobile, grande gagnante de la deuxième moitié du XXe siècle dans les pays du Nord, a engendré des problématiques environnementales, économiques et sociales auxquelles il convient de répondre, en même temps qu’elle conduisait à un étalement urbain sans précédent. Les villes du Sud sont elles aussi confrontées aux mêmes problèmes engendrés par une croissance urbaine rapide, mal contrôlée et combinée avec un développement important de la mobilité motorisée. Il est donc indispensable de penser ensemble l’évolution de l’espace urbain et celle des conditions de déplacements. Cette fiche propose pour cela quelques grands repères et aborde trois principaux leviers permettant d’agir pour cette nécessaire – mais délicate – conciliation entre urbanisme et mobilité.
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