Dans le contexte actuel lié au changement climatique, l’étude des risques côtiers implique la considération des fluctuations historiques de l’aléa pour comprendre les paramètres océano-climatiques guidant sa variabilité. Grâce au couplage entre données sédimentologiques et historiques, quinze tempêtes intenses ont été extraites d’un carottage prélevé aux Traicts du Croisic, tandis que 128 évènements impactant ont été recensés par les sources historiques durant le dernier millénaire. La synthèse des travaux sédimentologiques et historiques réalisée dans l’ouest de la France met en lumière trois périodes tempétueuses communes estimées à environ 1330 – 1360 ap. J.-C., 1570 – 1620 ap. J.-C. et 1690 – 1720 ap. J.-C. Ces trois périodes s’inscrivent durant des phases de péjoration climatique, ou de tendance froide. Si l’activité tempétueuse semble être accrue durant les phases positives d’Oscillation Nord Atlantique (ONA), aucune corrélation stricte n’est établie. La variation de position du “rail des dépressions” expliquerait également certaines trajectoires. Pour relativiser ces résultats et proposer de nouvelles perspectives pour améliorer la gestion des risques côtiers en France, les limites de cette étude sont également discutées. Cette approche doit notamment gagner en exhaustivité pour préciser la chronologie tempétueuse, mais également l’étendre sur la totalité de la façade atlantique française et ainsi considérer l’ensemble des mécanismes susceptibles de guider leur formation en Europe de l’Ouest.