Recherche Amiante dans les enrobés

Bonjour, notre laboratoire départemantal effectue des carottages de chaussées et nous envoyons nos prélèvements d'enrobés à la détection amiante à un labo  COFRAC.

Depuis que la recheche d'amiante naturel s'est ajoutée à la recherche d'amiante manufacturés, nous avons beaucoup de retours postiifs à l'actinolite.

Ce qui nous surprend également, c'est que nous pouvons avoir frèquemment des résultats positifs sur 1 ou 2 prélèvements alors qu'un bon nombre  d'autres échantillons issus de la même couches sont négatifs.

Cela est très contraignant et un grand nombre de nos clients nous questionnent .

Avez vous ce même type de problèmes ? bien sûr pour les personnes concernées dans la recherche d'amiante dans les enrobés.

rencontrez vous ce même genre de discordance ?

Cordialement

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Marianne CHAHINE on 10/13/22 at 11:39 AM

Bonjour Damien,

Une première réponse un peu rapide...

Avant, seul l'amiante ajouté (dit manufacturé) était recherché dans les couches de chaussées, et plus précisément dans les liants. Il s'agissait souvent de chrysotile car c'était la variété d'amiante la plus exploitée pour un usage manufacturé. Cet amiante a été ajouté de manière conséquente et uniforme dans certaines anciennes formules de liants. Les prélèvements faits pour analyses étaient forcément représentatifs de la composition du liant et les analyses étaient donc assez "faciles" avec peu d'erreurs (Oui/Non).

Les autres variétés d'amiante (dont l'actinolite-amiante) sont des amphiboles qui à l'état naturel vont plutôt se retrouver sous forme de filons ou de minéraux disséminés au sein de certaines roches.

Certaines roches massives utilisées pour fabriquer des granulats routiers peuvent contenir ces amphiboles d'amiante, parfois dans des quantités très faibles, et dans des concentrations parfois aussi très faibles. Outre que les analyses d'amiante dit environnemental sont plus fines et plus complexes (mais je laisserai les laboratoires compléter), le prélèvement fait pour analyse est extrêmement aléatoire et même si la roche initiale du granulat contient de l'amiante, le point analysé peut ne comporter que très peu voire pas de fibre d'amiante... D'où des résultats parfois discordants sur une même couche...

Je recherche un labo pour vous répondre plus précisément...

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damien camisuli on 10/18/22 at 8:33 AM

Bonjour Marianne et merci pour les prémiers éléments de réponses .

Je reveindra si possible sur les résultats parfois discordants et leur conséquence(s)

Par exemple , si un seul prélèvement sur 10 est positif à l'actinolite sur un long linéaire et sur une même couche , peut on faire appel à la notion de "Trace".Est-ce que l'opérateur de répérage peut le déclarer et l'indiquer dans le rapport de carottage?

De plus , pourras t on traiter la totalité du chantier (rabotage et prise en compte des fraisats ) , y compris où l'on a retrouvé cette trace d'amiante comme un chantier dit "classique" et hors réglementation  SS3 ?

Cordialement

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Marianne CHAHINE
on 12/2/22 at 10:25 AM

Hélas damien camisuli , pas de notion de "trace" ni de "seuil" en France... Du moins pour le moment!

Dans votre cas, si 1 seule analyse revient positive, je ne peux que vous conseiller de refaire faire l'analyse pour s'assurer du résultat. Le laboratoire d'analyse a du conserver l'échantillon de départ.

Puis, il faudra retourner sur le chantier. Si un résultat diffère des autres, il faut redéfinir une ZPSO et faire des analyses à chaque extrémité : tous les résultats amiante d'une même ZPSO doivent être identiques (tous négatifs ou tous positifs).

Et en fonction de ces nouveaux résultats :
- négatifs dans cette zone : le chantier peut être traité de façon classique sur sa totalité,
- positifs dans cette zone : seule cette partie de chantier sera à traiter en SS3 (même si pas évident à mettre en œuvre au sein d'un chantier classique).

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Bonjour,

Pour votre information, dans l'Est de la France le passage à cette nouvelle réglementation il y a un an et demi n' a entrainé qu'une légère augmentation du nombre de cas positif à l'amiante (sans disctinction entre chrysotile et actinolite). En revanche, le coût des essais significativement plus important (X4) a eu un impact sur notre structure. 

Le cas de la présence très localisée d'amiante dans une carotte d'enrobé se produit finalement assez peu au regard des milliers d'échantillons analysés par an et les essais complémentaires réalisés sur un autre échantillon de la même carottage tendent souvent à infirmer la présence d'amiante dès lors que de l'amiante manufacturée n'a pas été ajoutée. L'échantillonnage et sa représentativité (différentes coupures granulaires d'origine différente dont les agrégats d'enrobés de provenance multiple) sont des points sensibles qui soulèvent beaucoup de questionnements sans pour autant avoir de réponses et encore moins de certitude.

Je vous fais part ensuite de nos pratiques acutelles (sans recours à ce jour à un opérateur de réparage) et me réserve bien de vous dire qu'elles valent règles de l'art. La détection d'amiante (et ce quelle que soit son origine) entraine systématiquement des contrôles complémentaires pour circonsrire la zone dans les trois dimensions et optimiser au mieux les volumes d'enrobés considérés comme amiantés.

Même si la suite de mon message ne semble pas répondre à votre demande, je vous communique à toutes fins utiles nos pratiques portant sur la suite donnée à des prélèvements postifs et qui concerne l'optimisation de la délimitation du périmètre amianté dans une volonté de réalisation de travaux de désamiantage.

En transversal, nous considérons l'unité minimale comme la voie de circulation.

En profil en long le pas de mesure des prélèvements complémentaires est généralement ajusté en fonction du tonnage estimé de désamiantage au regard de notre marché travaux qui fixe un coût en fonction du tonnage et des rendements journaliers. La zone amiantée est délimitée par des résultats négatifs.

Pour ce qui concerne la détermination de l'épaisseur d'enrobés amiantée, une marge de sécurité de 2cm est introduite à la couche considérée comme amiantée pour palier aux écarts de profil en long et en travers liées à sa mise en oeuvre.

Notre marché à bon de commandes prévoit le cas des zones amiantées très localisées et rémunérées au forfait tout compris dans la limite de 50 tonnes d'enrobés amiantés. Pour les chantiers de désamiantages plus conséquents, ce marché introduit la notion de rendements journaliers et permet ainsi de faire face à toute type de chantiers de désamiantage du plus petit au plus grand (plusieurs milliers de tonnes) et de répondre aux différentes modalités d'exploitation sous chantier qui finalement impacteront les rendements (cas des travaux de nuit avec réouverture chaque matin versus chantier de jour en continu). En 10ans, les rendements journaliers de désamiantage de chaussées ont été multipliés par 10 et les coûts ont considérablement baissé.

Bien à vous.

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Marianne CHAHINE
on 12/2/22 at 10:18 AM

Merci beaucoup Vincent COIN pour ce retour d'expérience partagé! Cela pourra inspirer bon nombre d'autres gestionnaires...

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