Reprise d'enrobés sur pont béton

J’ai une interrogation très pratique sur une dégradation de surface d’un ouvrage en béton.

Des dégradations assez importantes et très récentes du revêtement ( enrobés) d’un pont en BA viennent de m’être signalées.

Ces enrobés sont directement sur l’étanchéité de l’ouvrage.

Il faut prévoir la reprise de ces enrobés sur un axe à circulation assez importante, mais je n’ai pas de crédit pour la reprise de l’étanchéité.

 

Comment procédez-vous dans vos collectivités pour ce type d’intervention?

Peut-on faire un rabotage de ces enrobés sans risque d’endommager l’étanchéité de l’ouvrage, qui n’a pas de problème pour l’instant, ou faut-il prévoir la reprise de l’étanchéité ?

Faut-il imposer une méthodologie de travail à l’entreprise de voirie qui va intervenir ?

 

Je vous remercie par avance.

2 votes :

Bryan Furon on 2/13/24 at 8:47 AM

Bonjour Jérémie,

 

Tu as peut-être dans ton dossier d’ouvrage le détail de la couche de roulement mise en place à l’origine ?

 

En Sarthe, nos anciens avaient pour ‘’habitude’’ de réaliser deux couches de 5 cm de BBSG sur tablier qui se traduisent à moyen terme par des problème de compacité notamment sur les chaussées à fort trafic.

 

Dans ton cas, la réfection de la couche de roulement est-elle récente ?

Il y a-t-il un ou plusieurs enduits superficiels réalisés précédemment ?

 

Un carottage HAP/HCT peut te permettre de connaitre ces éléments et, qui plus est, de connaitre le bon collage des différentes couches.

 

D’un point de vue méthodologie, dans le cas où nous ne connaissons pas l’épaisseur de structure sur l’ouvrage, nous avons tendance à réaliser un rabotage à – 4cm.

Lors de ce rabotage, si nous constatons un décollage de la couche, nous refaisons une passe pour enlever l’intégralité de la couche.

Dans l’autre cas, nous procédons à la mise en place de la couche d’accrochage et de la mise en œuvre du tapis en BBM ou BBSG suivant l’épaisseur.

 

Lors de la mise en œuvre du tapis, nous proscrivons la vibration sur les cylindres. Certes, cela impose davantage de passes sur l’ouvrage mais nous conservons son intégrité. 

 

Bien cordialement, 

2 votes :

Stéphane LEFEBVRE on 2/13/24 at 2:58 PM

Bonjour Jérémie,

En première approche, les étanchéités, (comme les joints de chaussée) disposent d’avis techniques. Si tu ne connais pas le système en place, tu peux à priori partir sur une épaisseur d’enrobés pour une feuille d’étanchéité de l’ordre de 7 cm. C’est en règle général ce que préconisent ces avis.

Du coup, dans le département de Maine-et-Loire, après avoir mené les investigations amiante et HAP (carottage limité en épaisseur pour ne pas atteindre la feuille), on préconise un rabotage sur 4 à 5 cm et l’application d’un BBM de la même épaisseur que le rabotage.

Par sécurité, tu peux mener des fouilles préalables au rabotage (une fois l’absence d’amiante confirmée) pour t’assurer des épaisseurs (essais « destructif » à mener avec précautions et douceur), ou voir pour passer le radar (essai non destructif et faisable même en présence d’amiante).

Cordialement

2 votes :

Renaud LEGLISE on 2/13/24 at 4:49 PM

Oui, fort heureusement, tu n'as techniquement pas besoin de reprendre l'étanchéité du tablier (si elle n'a pas de défauts apparents) à chaque réfection de la couche de roulement.

La vérification du bon état apparent de l'étanchéité est à faire systématiquement avant toute réfection des enrobés, mais si absence de problème, alors il faut prendre toutes les dispositions permetttant d'éviter l'endommagement de l'étanchéité lors du rabotage des enrobés défectueux. Cf suggestions faites par les collègues précédemment.

A vérifier cependant les cas particuliers des procédés d'étanchéité SESM et MHC, pour lesquels l'enrobé fait partie intégrante du complexe d'étanchéité posé à l'origine. Voir les avis techniques correspondants. Dans l'un d'entre eux, sur un MHC, on peut par exemple lire :

" Lors des opérations d'entretien ... de la couche d'enrobé bitumineux 0/10, il convient de reconstituer la couche de roulement avec un produit de même nature et composition, sur une épaisseur au moins égale à celle rabotée"

et

"Lors des opérations d'entretien ... de la couche d'enrobé bitumineux 0/10 nécessitant rabotage, une épaisseur minimale de 2 cm au-dessus de la membrane bitumineuse devra être conservée"

1 vote :

Terence FOLIWE on 2/15/24 at 3:20 PM
Bonjour Jérémie et bonjour à tous,
 A mon avis, premièrement tu peux faire un sondage afin de connaître ton épaisseur d'enrobés réelle (vérifier présence HAP également), puis après tu peux raboter en laissant quelques centimètres (2 à 4cm) pour ne pas endommager ton étanchéité existante et après tu appliques ton enrobé jusqu'à obtenir l'épaisseur que tu souhaites.
 
Après faudrait aussi connaître la cause de ces désordres sur ta chaussée (stagnation d'eau, présence d'eau dans l'interface étanchéité couche de roulement, etc), afin que la reprise soit efficace.
 
Bien à toi!

1 vote :

Renaud LEGLISE on 2/15/24 at 3:29 PM

Et bien sûr éviter que la réfection des enrobés ne conduise à une augmentation des charges permanentes sur l'ouvrage.

C'est une évidence mais ça va mieux en le disant !

2 votes :